Sarkozy et les Dom

Publié le par Komansava

A LA PETITE SEMAINE


Le temps de l’égalité

 

C’est dans la simplicité d’une déclaration quasi-solennelle comme celle de jeudi soir sur l’Outre-Mer que Nicolas Sarkozy est le meilleur. Il a su reconnaître les blessures jamais cicatrisées des ultramarins et abonder dans le sens du discours des contestataires guadeloupéens afin d’échapper au choc frontal tel qu’il s’installait dangereusement depuis quatre semaines. Ce choc terrible entre riches et pauvres, entre colonisateurs et colonisés, entre profiteurs et exclus, entre « nègres » et « békés », entre ex-esclavagistes et ex-esclaves…

 

Espérons qu’il ait mis fin à l’escalade d’une violence qui ne demande qu’à ressurgir tant l’histoire est douloureuse. Cependant, la langue na poin le zo, comme on dit ici pour signifier qu’on peut apprécier sans être dupe les circonvolutions du bavardage. Car la compassion du président, toute réconfortante qu’elle puisse être, ne suffira pas à effacer le caractère inégalitaire de la société que les manifestants de Guadeloupe et d’ailleurs dénoncent aujourd’hui, comme hier. Ses propositions sont loin d’assurer l’augmentation salariale de 200 euros revendiquée qui restera évidemment à la charge du patronat.

 

Les mots, souples et agiles comme une langue, racontent aujourd’hui que, pour répondre à la crise, les gouvernements se convertissent au « socialisme ». Mais quand Nicolas Sarkozy répète avec constance qu’il n’est pas question de donner un coup de pouce au Smic, seul moyen jusqu’alors inventé par l’Etat pour revaloriser les bas et moyens salaires, il répond aussi à l’ensemble de la contestation que le temps de l’égalité n’a pas encore sonné.

Franck Cellier

 

 

 

Publié dans les éditos

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